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Fox News: « Il est temps que Trump voie la réalité de la Syrie en face »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des habitants syriens observent la fumée qui monte de la région de Harasta, vue de Douma, dans la banlieue est de Damas, le 14 novembre 2014. ©Reuters

Le site de la chaîne américaine Fox News publie un article intitulé « Il est temps que Trump voie la réalité de la Syrie en face » signé Jennifer Cafarella, responsable de la planification du renseignement à l'Institut des études sur la guerre (Institute for the Study of War).

« L'administration Trump a hérité d'une mauvaise situation en Syrie, mais elle a réussi à aggraver les choses. Il n'y a pas de meilleure manière d’illustrer le problème en évoquant la Turquie, membre de l'OTAN, qui a demandé à la Russie, principal adversaire de l'OTAN, d'attaquer le partenaire local des États-Unis en Syrie malgré l’opposition de ces derniers.

Il est temps de faire plus que d'essayer de gérer cette crise particulière. Il est temps de repenser les politiques fondamentales qui nous ont amenés ici.

L'administration Trump a de bonnes idées. Elle cherche justement, par exemple, à se démarquer de l’exclusive focalisation d’Obama sur Daech, poursuite l'article.

Elle identifie l'Iran comme une menace primaire et s'est verbalement engagée à destituer Bachar al-Assad, prétendant privilégier la reprise de ses relations avec la Turquie, anéantir al-Qaïda et recentrer les États-Unis sur la catastrophe humanitaire de la Syrie.

Voilà les vrais objectifs que la politique américaine devrait viser. En fait, ce sont les moindres objectifs essentiels que les États-Unis doivent atteindre pour garantir leurs intérêts nationaux vitaux au Moyen-Orient, et ce, dans le cadre d'une stratégie globale.

Le problème est que la stratégie du secrétaire d'État, Rex Tillerson, ne permet pas d'atteindre ces objectifs. Les États-Unis doivent rapidement modifier la façon dont ils exercent la politique dans les domaines clés.

Bases militaires russes. L'administration a tacitement cédé à Vladimir Poutine la chose la plus importante qu'il ait jamais recherchée en Syrie: des bases aériennes et navales russes permanentes sur la Méditerranée orientale.

Ces bases forcent l'OTAN à élaborer de nouveaux plans, pour qui pousserait la Russie, à refuser l'accès (de l’Occident) aux principales routes maritimes et à l'espace aérien au Moyen-Orient. Les États-Unis et leurs alliés auront besoin de forces aériennes et navales bien préparées pour défendre la Méditerranée orientale, qui est considérée depuis plus de 25 ans comme un lac pour l’OTAN.

Acceptation de Bachar al-Assad. La politique américaine en Syrie consiste à accepter Assad et son régime de facto, indépendamment des déclarations d'administration difficiles. Tillerson fait valoir que le déploiement soutenu des forces américaines dans les zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS) met les États-Unis sur la voie du départ d'Assad. Le contraire est vrai. Les Unités de protection du peuple (YPG) qui dominent les FDS, ne contrôlent le territoire que dans le nord et l'est de la Syrie, généralement loin du centre syrien qui compte le plus pour Damas et l'opposition. Elles n'ont jamais réellement combattu le gouvernement syrien et eu l'intention de renverser Assad avant même que le président turc Recep Tayyip Erdogan ne décide d’intervenir militairement au nord de la Syrie.

Les « zones de désescalade ». L'accord de cessez-le-feu que le président Trump a signé en novembre 2016 avec la Russie est synonyme de reddition non seulement face à la Russie, mais à l'Iran. Il favorise lourdement Assad. Dans cet accord, la Russie a, à en croire les autorités américaines, promis de contraindre l'Iran à retirer ses forces du sud de la Syrie. Cela n'est jamais arrivé. 

Le processus de paix. Le processus diplomatique en Syrie est une farce depuis au moins 2015. La Russie a coopté la voie diplomatique pour maintenir Assad au pouvoir avec une résistance limitée des États-Unis. L'objectif américain semble être des élections. Assad gagnerait et Poutine en serait rassuré. »

Les États-Unis doivent donc faire face à la réalité en Syrie et reconnaître leurs faiblesses face à la Russie et l’Iran. Ils doivent reconnaître les limites de leurs acolytes actuels sur le terrain. Ils ne peuvent s’en tenir à une mascarade diplomatique et doivent mettre en œuvre une véritable stratégie. Le temps est venu alors pour les États-Unis d'abandonner leur politique actuelle et reconnaître la réalité de la Syrie. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV